Sécheresse : causes et conséquences

Nous sommes tous choqués de voir des arrosages dans les champs en plein soleil, alors que l’on demande aux consommateurs d’économiser l’eau !

Une étude de UFC-Que choisir, rendue publique mardi 9 août, accorde d'autres causes que la météorologie à la sécheresse qui sévit actuellement en France : elle serait due à une gestion politique "archaïque" de l'eau et aggravée par la pratique d'arrosage intensif de cultures très consommatrices d'eau comme le maïs.

Qui consomme l'eau disponible en France : agriculture 68 % l'eau au robinet dite potable: 24 % ...

Autre chose, il paraît que certains sols ont si peu d’humus ( détruit par les engrais et pesticides ) que l’eau ne reste pas, l’agriculteur doit donc arroser en permanence des que le temps est sec.

L’agriculture représente 68 % de la consommation d’eau

Ressources : 33 milliards de m3 d'eau sont prélevés chaque année en France métropolitaine, sur un total de 175 milliards de m3 de précipitations qui alimentent les réserves d'eau douce, selon les statistiques publiées par l'Institut français de l'environnement (IFEN). Le volume global prélevé est stable depuis le début des années 1990. Au niveau des consommations réelles d'eau, l'agriculture représente 68 % du total ; l'eau potable, 24 % ; l'industrie, 5 % ; et l'énergie, 3 %. Irrigation : 2,63 millions d'hectares de terres agricoles étaient irrigués en France en 2000, contre 0,8 million en 1970.

Les trois quarts des eaux en France seront de mauvaise qualité en 2015

 

Sécheresse : causes et conséquences
Une culture très consommatrice d'eau: le maïs

L’Institut français de l’environnement (Ifen), a montré qu en 2004, 96% des cours d eau et 61% des eaux souterraines contenaient des résidus de pesticides en France. Il s agit d une "nette aggravation" par rapport aux chiffres de 2002 qui avaient révèle la présence de pesticides dans 75% des eaux superficielles et 57% des nappes souterraines, Le professeur Jean-Claude Lefeuvre, du Muséum national d'histoire naturelle, a rendu publique une étude sur la qualité de l'eau en France. Ce travail est le résultat d'une enquête d'un an auprès de cinq des six Agences de l'eau françaises. Il remet en perspective le bilan officiel sur la qualité de l'eau dressé fin 2004 par les Agences de l'eau et les Diren sur l'ensemble du territoire,. Selon ce bilan, 50 à 75% des masses d'eau superficielles et souterraines de notre pays sont aujourd'hui dégradées principalement par les nitrates et pesticides.

Dans l'hypothèse la plus optimiste retenue par Jean-Claude Lefeuvre dans son rapport, à peine la moitié des masses d'eau pourront atteindre le «bon état» écologique requis en 2015, si aucune mesure complémentaire par rapport à celles prévues dans la législation n'est prise. Et dans l'hypothèse la plus pessimiste, ce sera seulement un quart de ces masses d'eau. Un autre quart a été classé à risque, 23% relèvent de la catégorie «doute» et 27% ont été jugées tellement modifiées qu'elles ne pourront jamais atteindre l'objectif de bon état écologique. Un exemple : en Artois-Picardie, 100% des masses d'eau souterraine, utilisées entre autres pour l'alimentation en eau potable, sont classées à risque.

A ce tableau déjà sombre Jean-Claude Lefeuvre ajoute : «Le bilan officiel est loin de refléter la réalité. Il ne tient pas compte de nombreux polluants émergents et des polluants d'origine microbiologique relevés dans les eaux.» En dehors des éléments habituels utilisés dans l'évaluation tels les nitrates et les pesticides, bien d'autres éléments devraient être pris en considération. C'est le cas de micropolluants venant de 3 000 produits pharmaceutiques utilisés dans l'Union européenne. Ces éléments se retrouvent dans les eaux usées par le biais des urines et des effluents hospitaliers ou agricoles (produits vétérinaires).

Sécheresse : causes et conséquences
Résidus de pesticides : nette aggravation par rapport à 2002

Par ailleurs, la présence d'antibiotiques dans les eaux favorise une progression de la résistance bactérienne. C'est le cas des salmonelles, qui ont évolué ces dernières années. Les phtalates, qui aident à donner de la souplesse aux polychlorures de vinyle (PVC) et qui sont utilisés en parfumerie, polluent également. Comme les retardateurs de flamme bromés, employés dans les équipements électriques et électroniques, ils peuvent s'accumuler dans les poissons et se révéler en quantité importante dans les produits alimentaires. Ces substances perturbent notamment le développement et la reproduction des petits crustacés. Enfin, les dioxines provenant du processus de combustion persistent longtemps dans l'environnement (plus de dix ans) et constituent, selon la concentration, une menace pour les animaux et les hommes.

Sur le plan technique, les mesures prises pour lutter contre la pollution ne s'attaquent pas à l'origine du mal. En France, on oublie la prévention qui passe par la remise en cause de l'utilisation des sols et la réhabilitation des talus boisés qui peuvent aider à minimiser les effets de la pollution. Installés en bas de pente, ils peuvent absorber jusqu'à 75% des nitrates. Veiller au maintien des prairies et des zones humides, n'accepter la commercialisation que des substances chimiques dont l'effet est connu ou maîtrisé et améliorer le suivi des microtoxines et des micropolluants dans l'eau devient une nécessité.

Le manque de prévention a des conséquences économiques importantes. A titre d'exemple, les huîtres du bassin d'Arcachon, régulièrement interdites à la vente à cause de la prolifération d'algues toxiques, elle-même liée à la qualité de l'eau des rivières, menacent de faillite certains ostréiculteurs.

Interrogée sur les conclusions du rapport, l'Agence de l'eau Seine-Normandie n'a pas souhaité réagir. En matière d'eau potable, des normes de précaution sont appliquées, rappelle-t-on à l'agence basée à Honfleur. Elles sont de 0,1 microgramme par litre pour les pesticides, soit deux fois moins que le taux autorisé par l'Organisation mondiale de la santé.

La directive cadre sur l'eau requiert la consultation du public depuis mai 2005. «Une chance historique pour le public de réclamer un bon état écologique et chimique de l'eau, analyse Jean-Claude Lefeuvre, défenseur de l'environnement de longue date. Une meilleure connaissance de la situation permettrait de sensibiliser les pollueurs et de faire prendre au public la mesure des enjeux pour la gestion de l'eau.»

Sources principales:
Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures
7 rue principale 60380 SaintDeniscourt
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