Oui : l’agro-écologie peut nourrir le monde

"Pour nourrir le monde, l’agro-écologie surpasse l’agriculture industrielle à grande échelle", déclare le rapporteur de l’ONU

Oui : l’agro-écologie peut nourrir le monde
Pour nourrir le monde, l’agro-écologie surpasse l’agriculture industrielle à grande échelle.

BRUXELLES – « Les gouvernements et les agence internationales doivent stimuler de toute urgence les techniques agricoles écologiques afin d’accroître la production alimentaire et sauver le climat », a déclaré Olivier De Schutter, Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, au moment de présenter les conclusions d’un séminaire international sur l’agro-écologie organisé à Bruxelles les 21 et 22 juin.

Fin juin 2010, la rapporteur de l'ONU Olivier De Schutter, soutenu par 25 experts mondiaux en agro-écologie, a appelé la communauté internationale à repenser les politiques agricoles actuelles.

Améliorer la sécurité alimentaire mondiale pourrait passer par l'agroécologie : "Peu d’attention a été accordée aux méthodes agro-écologiques qui ont pourtant prouvé leur capacité à accroître la production et à améliorer les revenus des paysans tout en protégeant les sols, l’eau et le climat" déclare le rapporteur.

Une étude internationale a été lancée : couvrant une surface totale de 37 millions d’hectares, elle démontre que le gain de rendement moyen des récoltes s’élève à 79 % en recourant à ces approches écologiques.

"Nous devons rapidement développer ces techniques agricoles durables", déclare Olivier de Schutter.

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Résumé du Rapport sur le droit à l’alimentation

Olivier De Schutter, rapporteur spécial

Le réinvestissement dans l’agriculture, suscité par la crise des prix alimentaires de 2008, est essentiel pour la réalisation concrète du droit à l’alimentation. Cela étant, dans un contexte de crise écologique, alimentaire et énergétique, la question la plus urgente aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de réinvestir dans l’agriculture, n’est pas de savoir combien mais comment.

Le présent rapport étudie la manière dont les États peuvent et doivent réorienter leurs systèmes agricoles vers des modes de production hautement productifs, hautement durables et qui contribuent à la réalisation progressive du droit fondamental à une alimentation suffisante.

S’appuyant sur un examen approfondi des publications scientifiques qui ont vu le jour au cours des cinq dernières années, le Rapporteur spécial présente l’agroécologie comme un mode de développement agricole qui n’entretient pas seulement des liens conceptuels solides avec le droit à l’alimentation mais qui a aussi produit des résultats avérés, permettant d’accomplir des progrès rapides dans la concrétisation de ce droit fondamental pour de nombreux groupes vulnérables dans différents pays et environnements.

L’agroécologie offre en outre des avantages qui peuvent compléter ceux qui découlent de méthodes conventionnelles mieux connues comme la culture de variétés à haut rendement. De plus, elle contribue de manière importante au développement économique dans son ensemble.

Le présent rapport défend l’idée que la transposition de ces expériences à une plus grande échelle est le principal défi à relever aujourd’hui. Des politiques publiques adéquates peuvent créer des conditions propices à de tels modes de production durables.

Il s’agit notamment, en matière de dépenses publiques, de donner la priorité à l’acquisition de biens publics plutôt que de se borner à subventionner les intrants, d’investir dans les connaissances en réinvestissant dans la recherche agricole et les services de vulgarisation, d’investir dans des formes d’organisation sociale qui encouragent les partenariats, notamment la création de réseaux d’innovation reliant des fermes-écoles et des organisations d’agriculteurs, d’autonomiser les femmes et de créer un environnement macroéconomique favorable, notamment en reliant les exploitations agricoles durables à des marchés équitables.

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