Non ce n'est pas la fin du monde

Intelligenceverte s’associe à tous ceux qui délivrent un message rassurant suite aux rumeurs sur la fin du monde le 21 décembre, propagées par les adeptes des complots/sectes/prophéties/etc. :

  • que ce soit la « prophétie » du calendrier maya qui s’arrête en décembre 2012 parce que les maya ont été obligé de quitter leur territoire après l’avoir écologiquement détruit,
  • que ce soit les fanatiques des sectes comme la Miviludes qui en font, sans doute, leur fonds de commerce pour justifier leurs financements publics.
  • Etc. etc. la liste des adeptes des catastrophes et autres apocalypses est trop longue...

L'exemple d'un complot bien organisé

Veuillez trouver ci-dessous un exemple et l’analyse rassurante d’une internaute.

Bugarach connu pour son mont ésotérique est ce petit village de l'Aude qui est supposé survivre à l'apocalypse du 21 décembre prochain.

Bien sûr, rien ne se passera ce jour-là car seulement des esprits dérangés peuvent croire à ce mythe.

Cela n'empêche pas certains de faire tout un buzz autour de ce vrai faux-événement.

Comme le relate Le Point du 11 août dernier, absolument rien ne se passe à Bugarach en ce début d'été 2011 et de citer le bon sens d'un villageois : "Ils ne trouvent rien, alors ils inventent". Quelques journaux locaux ont amorcé le phénomène en publiant un article 2 ans jour pour jour avant la fameuse date de fin du monde.

Mais l'artisan incontesté de la création de ce buzz est sans conteste Georges Fenech, l'ancien président de la Miviludes (mission interministérielle antisectes) qui a annoncé que le rapport annuel 2010 de sa mission traiterait du phénomène apocalyptique.

Ensuite c'est l'emballement médiatique que nous connaissons. « Il y a eu une vaste paresse des journalistes qui se sont recopiés les uns les autres, constate Nicolas d'Estienne d'Orves, auteur du 'Village de la fin du monde'. Quant à la Miviludes, elle a joué à fond là-dessus pour justifier ses subventions alors qu'il n'y a pas de secte à Bugarach et aux alentours. »

Alors Georges Fenech entretient méthodiquement ce buzz:

  • début juin 2011, il survole en hélicoptère le fameux mont « pour localiser les bunkers de "la fin du monde" » ;
  • dans la foulée, il organise une réunion à la préfecture de Carcassonne en présence des forces de l'ordre et d'associations spécialisées dans la lutte anti-sectes ;
  • le 15 juin 2011, il publie son rapport annuel tant attendu. Le drapeau rouge d'un suicide collectif à Bugarach est agité dès l'introduction ;
  • juin 2012, Fenech nouvellement élu député, quitte la Miviludes mais pas son fantasme car il termine la rédaction d'un ouvrage intitulé « Apocalypse, menace imminente ? » ;
  • à partir de septembre 2012, il accorde des dizaines d'interviews pour faire le marketing de son ouvrage et pour marteler son message de peur ;
  • le 12 octobre 2012, Fenech se rend à nouveau à Bugarach accompagné de plusieurs associations anti-sectes.
  • Le 3 décembre 2012, il déclare à Nice-Matin qu'il se rendra sur place le 21 décembre. « Ma place est là-bas, près de ceux qui luttent pour éviter un nouveau drame » dit-il théâtralement.

Mais, rien ne se passera ce 21 décembre.

« Les gourous se retranchent derrière le prétexte suivant : s'il ne s'est rien passé, c'est grâce à nos prières ! » rajoutait Fenech à Nice-Matin.

Alors, le 22 décembre il pourra claironner « Vous voyez, s'il ne s'est rien passé, c'est grâce à tout mon travail préventif ! ».

Mais même s'il se passe quelque chose, il a déjà préparé sa réponse « Vous voyez, je vous l'avais bien dit ! ».

Dans les deux cas et pendant 2 ans, le Mr Fenech aura manipulé tout le monde autour de cette vaste escroquerie intellectuelle.

Jacqueline Bramley