L'echec de Rio appartient a nous tous

"Les efforts des gouvernements ne s’attachent pas à sauver la Terre vivante de la destruction, mais à sauver la machine qui la détruit. Chaque fois que le capitalisme consumériste se trouve bloqué par ses propres contradictions, les gouvernements se démènent pour dépanner la machine, pour assurer — alors qu’elle consume les conditions qui permettent nos vies — qu’elle tourne plus vite que jamais auparavant."

George Monbiot résume bien l'échec du Sommet international de Rio qui a rassemblé fin juin des hautes personnalités de la plupart des Etats du monde.

Pourquoi un échec ?

Rio fait partie des plus grandes faillites de gouvernance collective depuis la première guerre mondiale.

(...) Ils (les pays présents au Sommet de Rio) ont promis de poursuivre la « croissance soutenue », la cause première des dégradations de la biosphère."

Le problème est simple :

Il est nécessaire de trouver des solutions pour sauver l'environnement.

Sauver l'environnement demande quelques "sacrifices" de la part des Etats : une croissance différente, des règles précises pour les entreprises et les individus, des sanctions, etc.

Un Etat qui souhaite le faire a peur de s'attirer les foudres de ses citoyens, de faire baisser sa croissance par rapport aux autres Etats qui ne le font pas.

"S'il ne le fait pas, je ne le fais pas" : comme des écoliers, les Etats ne veulent pas y aller seuls.

La solution ?

La création d'un organisme international qui propose (ou impose) des choses et aide les Etats à les mettre en œuvre. Ainsi, tout le monde est à la même enseigne.

Certaines associations ou organisations proposaient pour Rio la création d'un tribunal international de l'environnement : le criminel qui pollue et détruit la nature doit être jugé !

Mais le sujet n'a même pas été abordé. Il faudrait d'abord que les Etats soient d'accord pour s'unir et mettre en place un "chef environnemental" qui rassemble les Etats et impose des règles.

"Il n'existe, au niveau mondial, aucun organisme chargé de « dire l'intérêt général » comme la Commission européenne pour l'Europe. Le projet de déclaration n'a été que le fruit d'une synthèse des propositions nationales. Résultat : un rappel page après page de la souveraineté nationale et un catalogue de bons sentiments soumis dans la pratique à des engagements volontaires." (Pierre Calmé).

Aucun Etat ne veut/peut faire d'effort pour l'environnement et les générations futures, et aucun Etat ne veut perdre sa souveraineté nationale et laisser un organisme commun lui dire ce qu'il doit faire en matière d'environnement. Oui, chaque Etat veut être libre de détruire ses forêts, de polluer ses rivières, de produire toujours plus, d'exporter au maximum, etc.

Sommes-nous des imbéciles ?

Nous sommes dans une drôle d'impasse : d'un côté, il est nécessaire de faire quelque chose pour moins polluer et sauver la planète, de l'autre, personne ne veut réduire ses consommations et faire l'effort de trier ses poubelles. La plupart d'entre nous savent très bien que la planète va mal, mais nous continuons à faire des enfants et à leur inculquer des valeurs de surconsommation et de surproduction, en faisant croire que nous ne sommes pas heureux sans elles.

Qui est responsable ? Nous, individus, attendons que les Etats trouvent et mettent en oeuvre des solutions. Et les Etats nous prouvent qu'ils n'en sont pas capables.

Nous sommes dans la même atmosphère qu'avant la seconde guerre mondiale en 1939 à la conférence de Munich :

Les chefs d'Etat sont rentrés chez eux, soulagés qu'un consensus ait été trouvé, au lieu d'avoir tout de suite dit NON à Hitler. Le résultat ne s'est pas fait attendre : la plus grande guerre mondiale que la terre ait connu.

L'échec de Rio est pareil : les chefs d'Etats rentrent chez eux, soulagés qu'un consensus soit trouvé au lieu de dire tout de suite NON aux Nations qui veulent garder le droit de détruire la planète pour leur intérêt égoiste. Le résultat ne va pas se faire attendre : la plus grande disparition mondiale de la biodiversité que la terre va connaître.

Quel va être notre futur ?

Il est possible d'avancer ensemble, de façon pacifique. L'histoire de la création de l'Europe est un exemple parfait d'unification des pays :

"L'Union Européenne, que l'on présente aujourd'hui comme l'homme malade de la mondialisation, est la seule à avoir inventé la manière de s'unir dans le respect de ses différences, à avoir appris à dépasser de façon pacifique ses égoïsmes nationaux. C'est à elle de prendre la parole, à elle de refuser, réflexion faite, le Munich écologique mondial. Et la France s'honorera à y jouer un rôle moteur." (Pierre Calmé)

Qui veut s'unir pour avancer, chercher et appliquer des solutions ?

Rendez-vous chaque année à la fin de l'été aux Entretiens de Sologne pour chercher des outils et trouver des solutions...