Le dimanche du paysan

Au long des chemins creux
Qui sillonnent les champs
Dans le matin brumeux
Où vas-tu Paysan ?

L'aube naît à peine
A l'horizon sanglant
Que déjà dans la plaine
Tu marches Paysan !

Pourquoi ce dos courbé,
Pourquoi ce pas pesant,
Quel est ce condamné
Qui marche au châtiment ?

Quoi tu pars travailler
En cette heure matinale
As-tu donc oublié
l'arrêt dominical ?

Non ! c'est ton lot à toi
Sans ce monde dévorant,
Il te faut c'est la loi,
Continuer Paysan !

Peu t'importe les jours
Les années ou le temps,
Car sans cesse et toujours
Tu marches Paysan !

On rit de toi souvent
Dans les salons feutrés
et ton nom Paysan !
Sert d'insulte au valet.

Pourtant quelle noblesse
Chaque jour humblement
Tu mêles à ton adresse
Dans ta tâche, Paysan !

Philippe Desbrosses